La pénurie de soignants qui touche l’hôpital public force de nombreux services d’urgences à fermer. « Ce sera sans doute l’été le plus difficile qu’on n’ait jamais connu », redoute sur franceinfo Frédéric Valletoux, président de la fédération.

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« On n’a pas envie de voir des gens attendre des heures entières, peut-être même des jours entiers, aux urgences », s’inquiète ce vendredi sur franceinfo le président de la Fédération hospitalière de France Frédéric Valletoux. Selon lui, « 120 à 130 services d’urgence » sont d’ores et déjà « obligés de réduire la voilure » à cause de manque de personnels ce printemps. « Qu’est-ce que ça va être cet été ? », alerte-t-il alors que la période est traditionnellement la plus tendue de l’année avec les vacances. « Ce sera sans doute l’été le plus difficile qu’on n’ait jamais connu. Il faut vite trouver des solutions. »
Depuis deux mois, la Fédération hospitalière de France plaide pour « la solidarité entre tous les professionnels de santé », explique Frédéric Valletoux. « Public, privé, quel que soit le statut, on doit se serrer les coudes et réfléchir à organiser nos vacances tous ensemble, territoire par territoire, métropole par métropole, ville par ville, pour que la pression ne repose pas que sur les services d’urgence. » Selon lui, la seule solution qui consiste à faire venir en France des médecins étrangers ne peut pas suffire.
« On ne va pas faire venir des avions entiers pour combler nos services d’urgence. »
Frédéric Valletouxà franceinfo
Par ailleurs, et alors que la Première ministre Élisabeth Borne a confirmé que la santé serait une des priorités du nouveau quinquennat, Frédérique Valletoux demande de nouvelles hausses de salaires « pour conserver ceux qui travaillent aujourd’hui à l’hopital public » et pour « attirer les jeunes générations dans ces métiers pénibles, difficiles » et parfois « deux à trois fois moins bien payés que dans le privé. »
« Il faut revoir l’ensemble du système de santé et continuer à améliorer les rémunérations très faibles », estime le président de la Fédération hospitalière de France. « Il faut aller beaucoup plus loin que le Ségur de la santé dans les mois qui viennent. Mais avant ce grand chantier, il y a l’urgence de cet été. Si on ne l’organise pas dans les prochaines semaines, on va avoir des tensions beaucoup plus grandes qu’aujourd’hui. »